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  • meriniabdou

La luxation récidivante de la rotule

Dernière mise à jour : 28 janv.




En général, l’instabilité rotulienne est causée par un traumatisme. La rotule quitte sa place habituelle par rapport au reste de l’articulation. Elle est ainsi luxée sur le versant extérieur du genou.


Cette instabilité peut être causée par :

  • Une lésion du ligament fémoro-patellaire médial, ligament qui maintient la rotule centrée devant le fémur qui se trouve rompu au moment de la luxation, occasionnant un saignement et un gonflement de l’articulation. Ce ligament possède une capacité de cicatrisation. Sa guérison se fait parfois avec une distension, qui peut favoriser la récidive de luxation.

  • Parfois : une ou plusieurs prédisposition(s) anatomique(s) : Il peut notamment s’agir d’une anomalie de forme de la rotule et de sa surface (« dysplasie fémoro-patellaire », un défaut d’axe sur la jambe : jambe en «X »).

Quels sont les symptômes?


Lors de luxation externe de rotule, une sensation de craquement se fait ressentir, puis une douleur immédiate avec un gonflement de l'articulation apparaît. Le plus souvent, la luxation externe de rotule se remet en place toute seule. Parfois, la rotule doit être remise en place par le corps médical.


Comment se déroule le traitement?

Pour poser le diagnostic, un examen clinique, un bilan radiographique et une IRM sont en général effectués. Dès le 2e épisode, un bilan par scanner est réalisé afin de rechercher des facteurs anatomiques prédisposant.

Un premier épisode de luxation externe de rotule ne nécessite en général pas d’intervention chirurgicale. Le traitement comprend une immobilisation temporaire sous attelle, puis le port d’une genouillère et de la physiothérapie. La récupération se fait progressivement, en 6 semaines en moyenne. Pour environ 50 % des patients, il n’y a pas de récidive, et cet épisode de luxation reste unique.

Si la luxation est accompagnée d’une lésion du cartilage, une intervention chirurgicale est toutefois nécessaire.

Il en va de même à partir du 2e épisode de luxation, à partir duquel nous proposons généralement une prise en charge chirurgicale pour stabiliser la rotule. Il faut savoir que le risque de récidive de luxation augmente lors de chaque épisode, atteignant environ 75% dès le 2e, puis presque 100% lors du 3e événement. A chaque luxation, le cartilage peut s’abîmer, avec un risque de développer progressivement de l’arthrose.

fig. 22 : ligament patello-fémoral après reconstruction : en rouge, la greffe est stabilisée par une vis progressivement résorbable.


Technique opératoire

Pour stabiliser la rotule, nous procédons à une reconstruction du ligament patello-fémoral médial. Celui-ci maintient la rotule centrée devant le fémur qui se déchire puis se distend lors des épisodes de luxation. La reconstruction se fait le plus souvent au départ d’un tendon prélevé sur le même genou (généralement un tendon des ischio jambiers).

Si un ou plusieurs facteurs prédisposant de luxation ont été identifiés, nous proposons une correction d’une partie ou de la totalité d’entre eux, en fonction de leur sévérité. Les corrections réalisées varient donc d’un patient à l’autre et sont discutées en détail en consultation.

fig. 23 : trochléoplastie : opération relativement lourde, qui est réalisée en cas d'anomalie sévère de forme de la trochlée (gorge dans laquelle doit glisser la rotule). L'intervention consiste à redonner une forme à cette trochlée qui présente un aspect plat, voire convexe, et non une forme de gouttière, concave, en creusant l'os sous-jacent pour redonner cette forme. Elle implique une ouverture de l'articulation et nécessite une planification au cas par cas.

fig. 24 : correction de l'insertion du tendon de la rotule : la chirurgie consiste à corriger l'insertion, trop latérale, du tendon de la rotule sur le tibia. On déplace cette insertion plus vers le côté interne pour ramener la rotule dans un trajet plus central et diminuer les risques de récidive de luxation. Cette correction implique une stabilisation au moyen de 2 à 3 vis.


Prise en charge postopératoire

La durée de séjour et le type de rééducation varient en fonction des gestes chirurgicaux.

  • Durée d’hospitalisation : le plus souvent de 1 jourv.

  • Rééducation : nous recommandons souvent l’usage d'une attelle articulée et de cannes durant les 6 semaines qui suivent l’opération. Un travail de physiothérapie est nécessaire pour une bonne récupération et peut être débuté dès le 5e jour après l’opération, à raison de 2 à 3 séances par semaine. Il est important que cette rééducation soit organisée et planifiée avant la chirurgie. Ce point est abordé en consultation préopératoire avec le chirurgien.

  • Reprise des activités : la reprise d’une activité professionnelle sédentaire est généralement autorisée dès la 6e semaine après l’opération. Un délai de 4 à 6 mois est en principe nécessaire pour le retour à une profession manuelle. Ces délais sont toutefois indicatifs et sont discutés au cas par cas avant la prise en charge chirurgicale


Prenez soin de vous

Notre cabinet reste à votre disposition.


ARTICLE RÉDIGÉ PAR LE DR ABDERRAZAK MERINI

Chirurgien orthopédiste et traumatologue à Casablanca Spécialiste du genou, de la hanche, du pied et des blessures sportives

 

Prenez contact avec le Dr Abderrazak Merini : Tel: 0668621813

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